Home | Cardiologie | ECG 18 dérivations : la position des électrodes
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La position des électrodes pour un électrocardiogramme standard dit « 12 dérivations » est connue de tous, ou presque. Mais quand on parle d’un ECG 18 dérivations, les choses deviennent souvent plus compliquées. Ce dernier n’étant réalisé qu’en cas de suspicion de problème coronarien, il est mal connu de beaucoup de professionnels de santé. Dans cet article, Jérôme Molinaro, formateur en ECG, vous apprend comment positionner les dérivations postérieures et droites pour effectuer un ECG 18 dérivations.
Article rédigé en collaboration avec Jérôme Molinaro, formateur et autre de ECG pour tous, Comprendre, analyser, agir.
Pour rappel, un ECG 18 dérivations est un examen cardiologique de précision qui a pour but de visualiser toutes les parties du myocarde pour ne pas passer à côté d’un infarctus qui ne serait pas visible sur un ECG 12 dérivations.
L’examen standard (à 12 dérivations) va permettre de visualiser la partie antérieure du cœur (devant) ainsi que la partie latérale gauche. Si l’infarctus se trouve sur la partie postérieure (derrière) ou concerne le ventricule droit, l’ECG dit standard aura parfois du mal à détecter un signe d’infarctus. En plaçant 6 électrodes supplémentaires dans ces territoires-là, l’ECG 18 dérivations offre une vision complète du cœur.
C’est ainsi dans des cas de douleur thoracique ou de suspicion de syndrome coronarien que l’on trouve l’intérêt majeur de cet examen poussé.
Pour plus de détails sur l’ECG 18 dérivations, rendez-vous dans notre article “Comment faire un ECG 18 dérivations”
Vous savez faire un ECG 12 dérivations ? C’est un bon début !
La réalisation d’un ECG 18 dérivations n’est pas si différente de celle d’un 12 dérivations. L’examen nécessite ainsi d’abord de positionner correctement les 10 électrodes ECG standard pour obtenir les 12 premières dérivations. Une fois mises en place, il faut rajouter 6 électrodes pour obtenir les 18 dérivations.
Les électrodes frontales (des membres) restent en place, le complément se fera seulement au niveau des dérivations précordiales (sur le thorax).
Il s’agit d’électrodes que vous devez placer pour observer la partie postérieure du cœur. Pour cela, vous poursuivez la ligne horizontale qui passe par V4-V5-V6 jusque dans le dos. Il ne vous reste plus qu’à positionner V7-V8-V9 comme détaillé ci-dessous et sur le schéma.
Elles vont permettre de visualiser le ventricule droit grâce aux dérivations V3R, V4R et parfois V5R, comme indiqué sur le schéma, qui sont les symétriques de V3, V4 et V5 par rapport au sternum.
Si vous avez bien compté, il manque une dérivation pour avoir les 6 supplémentaires et avoir un vrai 18 dérivations. Il s’agit de la dérivation V5R, recommandée par certains appareils ECG de précision. Elle se place au croisement entre la ligne axillaire antérieur et la ligne horizontale qui passe par V4R.
Maintenant que toutes les électrodes sont bien positionnées, vous pouvez réaliser un bel ECG à 18 dérivations !
« Comme pour l’ECG 12 dérivations, les électrodes du 18 dérivations doivent être bien placées. En cas de mauvais placement, les électrodes ne regarderont pas la bonne partie du cœur et cela pourra possiblement retarder la prise en charge. Pour les dérivations postérieures, il faut bien veiller à bien les placer, comme vu précédemment, sur la même ligne horizontale qui passe par V4, V5 et V6. Attention, les dérivations V7, V8 et V9 ne doivent pas remonter dans le dos !! »
Jérôme Molinaro, formateur et autre de ECG pour tous, Comprendre, analyser, agir.
Pour sortir le tracé ECG 18 dérivations, il existe 2 possibilités qui dépendent de votre matériel :
Pour réaliser un ECG 18 dérivations avec un 12 dérivations, suivez notre guide.
En conclusion, un bon placement des électrodes lors d’un ECG 18 dérivations est essentiel pour garantir un enregistrement de qualité et un diagnostic fiable. Trop souvent sous-estimé, ce geste technique conditionne pourtant l’exactitude des données recueillies. Une formation rigoureuse et une pratique régulière sont donc indispensables pour les professionnels de santé. Maîtriser le positionnement des électrodes, c’est optimiser l’interprétation médicale. Cela permet aussi de limiter les erreurs et renforcer la qualité de la prise en charge. Apprendre à bien positionner les électrodes, c’est investir dans une meilleure précision diagnostique, au bénéfice direct du patient.